« Tout ce qui monte finit par redescendre ».
Cette phrase est sans aucun doute bien véridique, surtout pour un pilote d’avion. En règle générale, le décollage ne pose pas de problème. Pour un nouveau pilote d’avion, c’est plutôt l’atterrissage qui nécessitera plus de pratique. Nous parlerons ici plus précisément de l’arrondi, ce moment critique où le pilote désire poser les roues de l’avion au centre de la piste et surtout en toute sécurité.
Bien entendu, pour faire un bel atterrissage, l’approche se doit d’être faite à la bonne vitesse et de la bonne façon. Nous parlerons de l’approche et du vent de travers dans un autre article, car il représente un exercice à part entière.
L’arrondi est la partie de l’atterrissage qui demandera beaucoup de jugement pour un pilote d’avion. L’ennui est qu’un élève-pilote ne possède pas d’expérience et n’a aucune référence pour bien comprendre cet exercice.
1. La position
Il est primordial pour le pilote d’être assis de la bonne façon afin de l’aider à avoir la bonne perception visuelle à l’atterrissage. Il ne faut être ni trop haut, ni trop bas, afin d’avoir une bonne visibilité vers l’extérieur.
2. La vue
Au moment de faire l’arrondi, évitez de regarder directement devant l’avion, car cela vous donnera l’impression de percuter le sol et ainsi votre réaction sera de tirer trop fort sur les commandes.
La bonne méthode est de regarder au-delà de l’avion. Pour une petite piste d’atterrissage , une bonne idée serait de regarder au bout de celle-ci lors de l’arrondi. Pour une grande piste d’atterrissage, regarder devant l’aéronef à une distance équivalente à celle où vous regarderiez si vous étiez dans un véhicule roulant à la même vitesse.
3. Les actions
Dans les livres, il est écrit que l’arrondi se doit d’être effectué entre 15 à 30 pieds du sol. Très souvent il est difficile pour un élève-pilote de figurer 15 à 30 pieds. Dans tous les cas, votre objectif est de faire l’arrondi ni trop haut, ni trop bas.
Lors de l’arrondi, soyez ferme sur les commandes, mais évitez d’être brusque. Votre objectif est d’aller chercher une assiette légèrement cabrée pour atterrir sur le train principal à une vitesse faible. Un très bon truc est de bien compenser l’avion lors de l’approche pour faciliter l’arrondi.
Ce vidéo présente très bien les erreurs communes lors de l’arrondi, et surtout comment corriger une mauvaise action.
En résumé, il est inutile de tirer sur le manche brusquement. Si vous rebondissez, ne poussez JAMAIS sur les commandes, sinon :
4. L’effet de sol
L’effet de sol est perceptible à une hauteur égale à l’envergure de l’aile de votre avion. Ainsi, si vous pilotez un planeur l’effet de sol sera existant à une hauteur beaucoup plus haute que si vous pilotiez un Cessna 150. Pour être plus précis, l’effet de sol est en grande majorité concentrée à une hauteur représentant la moitié de l’envergure de l’aile.
Voici une présentation sur l’effet de sol:
Rappelez-vous que l’effet de sol vous permet de réduire votre trainée induite et ainsi, améliorera la portance de votre aéronef. Pour plus de détails, relisez l’exercice sur les atterrissages.
Lors de l’arrondi, vous devez être à une hauteur où l’effet de sol est existant. Vous profiterez d’une augmentation de la portance qui vous permettra d’atterrir à une vitesse faible. Cependant, attention de ne pas forcer l’avion à atterrir. Cabrer l’avion légèrement dans l’effet de sol et laisser l’avion descendre tranquillement sur la piste.
5. Le cabrage
L’action de cabrer l’appareil créera un mouvement indésirable, du lacet vers la gauche. Au moment où vous cabrerez l’avion, anticiper ce mouvement de lacet en ajoutant du palonnier à droite. Votre objectif est de rester au centre de la piste et de garder l’axe longitudinal de l’avion aligné avec la piste.
Pour plus d’informations sur le lacet, lire l’exercice sur le vol rectiligne en palier.
6. La sensation
Bien qu’il est important de ne pas piloter uniquement avec son « feeling » à force d’en pratiquer vous mémoriserez certaines sensations qui vous aideront à poser les bonnes actions. Malheureusement, cette étape ne peut vous être transmis par de la théorie, mais ne vous inquiétez pas, à force d’en pratiquer vous aurez la bonne perception sensorielle pour vous aider à effectuer un atterrissage « greaser ».
7. La remise de gaz
Dans tous les cas, si vous ne contrôlez pas l’avion correctement lors de l’atterrissage, effectuez une remise de gaz. Ne soyez jamais mal à l’aise avec cette action, car il vaut mieux une remise de gaz qu’une sortie de piste…
Astuces
Il se peut qu’après votre formation de pilote privé, vous ayez pris de mauvaises habitudes qui vous amènent à faire de mauvais atterrissages. Dans ce cas, ne vous privez pas d’une heure de vol avec un instructeur de vol qualifié qui vous permettra de corriger quelques erreurs et vous permettra ainsi de retrouver le chemin des atterrissages doux.
Bon vol!